La pollution de l’air intérieur tue et coûte cher à la France

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Maison polluée

Polluants, particules, tabagisme passif empestent l’atmosphère des logements et provoqueraient près de 20 000 décès prématurés chaque année.

Près de 20 milliards d’euros par an en France : tel serait le coût socio-économique engendré, au minimum, par  la pollution de l’air intérieur, selon une étude publiée le 9 avril 2014 et réalisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).

Cancers du rein provoqués par l’inhalation de trichloréthylène

leucémies imputables à l’exposition au benzène

cancers du poumon liés au radon ou au tabagisme passif

intoxication au monoxyde de carbone

maladies cardiovasculaires provoquées par la respiration de particules

Chaque année, en France, la pollution de l’air intérieur serait responsable de près de 20 000 décès prématurés. Le coût de cette mortalité et de la baisse de qualité de vie des personnes malades s’élève à 18 milliards d’euros, auxquels viennent s’ajouter les pertes de journées travaillées, et les frais de prise en charge des soins, et ceux liés à la recherche.

Ne prétendant pas à l’exhaustivité, cette première évaluation du poids socio-économique de la pollution de l’air intérieur constitue « une estimation basse », explique Guillaume Boulanger, adjoint de l’unité des risques liés à l’air de l’Anses, qui a piloté l’étude. « L’air intérieur peut contenir plus d’une centaine de polluants. Et en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de les recenser tous et d’en évaluer les effets associés », précise-t-il.

Les experts ont seulement retenu six polluants pour cette première étude : le benzène, le trichloréthylène, le monoxyde de carbone, le radon, les particules et le tabagisme passif. Tous ont un impact particulièrement important sur la santé, et sur lesquels suffisamment de données étaient déjà disponibles. Ils ont été notamment mesurés par l’OQAI à l’occasion d’une enquête menée entre 2003 et 2005, publiée en 2007, sur la qualité de l’air dans les logements français.

Communément rencontré dans l’air intérieur, le formaldéhyde –  gaz émis par les colles, meubles en bois, vernis, moquettes, peintures, etc. – n’a pu, par exemple, être retenu, faute de données suffisantes sur son impact sanitaire.

Sur les six polluants étudiés, les particules dont les émissions sont liées au trafic automobile – dont les émanations pénètrent dans les logements – mais aussi à la cuisson au feu de bois et au gaz ou encore à la calcination des aliments, expliquent à elles seules près des trois quarts (73 %) du coût socio-économique de la pollution de l’air intérieur, loin devant le radon (13,7), un gaz émis par les sols granitiques, et le tabagisme passif (7 %).

« Il faut travailler de façon globale à l’amélioration de la qualité de l’air, insiste Guillaume Boulanger, atmosphère extérieure et air intérieur étant étroitement liés. » « Opposer les deux, c’est prendre le risque de se tromper de combat. Il est essentiel d’ appréhender le problème dans son ensemble afin de déterminer les sources de polluants sur lesquels mettre l’accent », abonde Gilles Aymoz, responsable du service qualité de l’air à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

 

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